A la poursuite des chasseurs de lumière !

Si je vous dis Dieppe, le Havre, Rouen, le port de Honfleur, les blanches falaises d’Etretat, vous me répondez… « pluie » ???

Mais non, un peu d’optimisme voyons ! Ne dites pas « pluie » mais « météo et lumières changeantes »… qui ont inspiré quantité d’artistes !

A voir aussi : Une visite théâtrale au musée Nissim de Camondo

Laissons de côté cet ordinateur abrutissant, il est grand temps de prendre un bon bol d’air frais et de partir, sur les traces des Impressionnistes, pour un « atelier en plein air » en Normandie… Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin, il suffit de pousser la porte du musée Jacquemart-André…

J’affectionne tout particulièrement le musée Jacquemart-André. D’ailleurs, je n’en suis pas à mon premier article à son sujet. Je l’aime pour son architecture imposante, son salon de thé aux dorures majestueuses, et sa terrasse qui se découvre par beau temps.

En parallèle : Sur les traces de Rimbaud, par Andrés Ametrano

Idéalement situé dans le quartier des affaires, il offre une belle bouffée d’oxygène entre midi et deux ; la collection permanente nous transporte d’emblée en Italie aux côtés d’Uccello, de Carpaccio, Mantegna, Canaletto… Ou alors, attardons-nous dans les salles regorgeant d’œuvres françaises du XVIIIe siècle et imaginons-nous au Cercle d’Auteuil, où Anne-Catherine de Ligniville Helvétius tenait salon et où se croisèrent de nombreuses personnalités des Lumières.

Sautons maintenant quelques décennies pour découvrir l’exposition temporaire de l’Atelier en Plein Air.

Le musée Jacquemart-André retrace l’histoire des Impressionnistes d’une manière assez originale ;

d’une part, il insiste par sa thématique sur ce qui en fit une révolution : le fait de quitter son atelier pour peindre en plein air. Monet ne comprenait pas « qu’on s’enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui ; pour peindre, non. » Les artistes quittent donc pour la première fois leurs ateliers et deviennent de véritables « chasseurs de lumières », traquant les paysages changeants, LE moment à capter pour l’éternité.

D’autre part, cette exposition rafraîchit notre regard en ne confinant pas l’Impressionnisme à la deuxième moitié du XIXe siècle (sa date « officielle » de naissance étant 1863, le Salon des Refusés), mais en remontant à ses origines, qu’elle situe dès 1820. Napoléon Ier est confiné à Sainte Hélène, l’Europe est en paix, les artistes anglais et les artistes français peuvent enfin se déplacer et se rencontrent à Londres, à Paris… et en Normandie. Les Anglais Turner, Bonington et Cotman vont ouvrir la voie et fortement inspirer une école française du paysage emmenée par Corot et Huet, où les commissaires de l’exposition Claire Durand-Ruel et Jacques Klein situent les gênes de l’impressionnisme.

A partir de 1854, la ferme de Saint-Siméon, à Honfleur, accueille Eugène Boudin, le maître des ciels, celui qui dessine et peint à la perfection « les prodigieuses magies de l’air et de l’eau » selon Baudelaire. L’y retrouvent le jeune Claude Monet, Bazille, Jondkind, Courbet, Daubigny, soit une partie de l’avant-garde de l’époque.

Enfin, si dans cette exposition nous côtoyons les incontournables Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Berthe Morizot, et Manet, nous avons le plaisir d’y découvrir des œuvres moins souvent exposées.

Le musée Jacquemart-André nous offre ainsi un regard inédit et intriguant sur les peintres paysagistes et l’impressionnisme.

Normandie, l’Atelier en Plein Air

Jusqu’au 25 juillet 2016

Musée Jacquemart-André

158 boulevard Haussmann, 75008 Paris

Tel : 01 45 62 11 59

Ouvert TLJ de 10h à 18H, nocturne le lundi et le samedi jusqu’à 20h30 en période d’exposition

Une magazine Web de Paris pour vous donner des nouvelles sur cette ville magnifique
Copyright © 2022 | Tous droits réservés.