L’ironie à l’oeuvre avec Paul Klee

Paul Klee est un artiste difficile à cerner tant il possède de facettes. Comment résumer plus de 10000 œuvres ? Les commissaires doivent s’arracher les cheveux à chaque exposition… Une rétrospective en 2011 présentait cet artiste sous le thème de la musique, une autre à Londres en 2013 l’abordait sous l’angle de l’abstraction. Cette année, jusqu’au 1er août 2016, vous pouvez découvrir l’ironie de Paul Klee au Centre Pompidou. « Nul besoin d’ironiser à mes dépens, disait-il cependant, je m’en charge »

On découvre ainsi dans la première partie de l’exposition les nombreuses caricatures faites par l’artiste sur la société de son époque. La thématique de l’humour est pour le reste plus subtile. On le voit plus dans la capacité que Paul Klee a de se jouer des dogmes de son temps.

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Un temps professeur au Bauhaus, « lieu de rassemblement de ceux qui, s’élançant vers le ciel pour exprimer leur foi en l’avenir, veulent bâtir la cathédrale du socialisme » (Schlemmer), il détourne par exemple les règles de la géométrisation qu’on lui impose en dessinant des grilles à la main, et en les empêchant ainsi d’être droites. Ils s’attache constamment à montrer l’être humain derrière le pinceau.

Peintre éclectique, il s’approprie les différents courants de son époque : le cubisme, le surréalisme, l’expressionnisme, l’abstraction, qu’il adapte à sa sauce, qu’il transforme. « Je suis un abstrait avec des souvenirs », dit-il, oscillant entre le figuratif et l’abstrait sans vraiment choisir.

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Un des pans de son œuvre et de sa vie qui me fascine est son passage au sein du «Blaue Reiter», une des manifestation de l’expressionnisme allemand, qui a pour vocation de « simplifier et d’intensifier les formes d’expression par la mise en œuvre de nouveaux rythmes et par la musicalité des couleurs ». Der Blaue Reiter se forme autour de Wassily Kandinsky et attribue à la couleur un rôle primordial. Elle n’est plus mimétique, mais symbolique et spirituelle. Les œuvres sont pleines d’espoir, ouvertes vers l’avenir et polyphoniques.

Cette rétrospective de Paul Klee nous fait voyager à travers la première partie du XXe siècle, au travers de courants artistiques riches, qui se forment en opposition à l’art bourgeois, au militarisme et à l’autoritarisme du règne de Guillaume II, et à la montée du Nazisme des années 30. Une plongée dans l’Histoire pleine d’enseignements.

Centre Pompidou, Galerie 2

Horaires 10h-22h, nocturne jusqu’à 23h le jeudi

fermé le mardi

L’exposition se termine le 1er août 2016

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